Pour le consultant Gartner, une super-appli est une sorte de couteau suisse qui associe un ensemble d’outils (des mini-applis) permettant à un utilisateur final – qu’il s’agisse d’un client, d’un partenaire ou d’un employé – d’accéder à toute une série de fonctionnalités et de services au départ d’une seule et même plateforme et à l’aide d’une interface unique. A noter que certains super-applis fonctionnent davantage comme des portails.
Dans le cadre d’un écosystème, ces différentes mini-applis sont enrichies d’une solution de messagerie et de paiement notamment, ce qui permet de créer une expérience utilisateur enrichie. D’autant que de telles super-applis peuvent également permettre de supporter des technologies comme les chatbots (agents conversationnels), l’internet des objets ou des univers immersifs comme le métavers, insiste encore Gartner.
L’Asie comme pionnière
Si la notion de super-appli reste assez peu connue en Occident, plusieurs géants asiatiques ont déjà déployé des super-applis à grande échelle. Il faut dire que le mobile y est bien plus répandu que chez nous.
C’est ainsi qu’en Chine, WeChat ne comptait pas moins de 1,3 milliard d’utilisateurs actifs mensuels au 3e trimestre de 2022, soit plus de deux tiers de la population. S’il s’agissait au départ d’une messagerie en ligne, la super-appli permet désormais de réserver des billets d’avion par exemple, mais aussi de commander un taxi, de payer divers services publics et même semble-t-il de divorcer.
En fait, le statut de super-appli est atteint lorsqu’une appli rassemble une masse critique de services qui sont particulièrement faciles à utiliser entre eux tout en étant performants et sécurisés. En l’occurrence, la super-appli devient le système d’exploitation de la vie numérique de l’utilisateur.
Gartner estime à quelque 2,7 milliards le nombre d’utilisateurs mensuels actifs dans le monde pour les 15 super-applis les plus populaires. Et indique que d’ici 2027, plus de 50% de la population mondiale accèdera quotidiennement à différentes super-applis. Il faut dire que la jeune génération est née avec un smartphone en mains. Ainsi, toujours selon le cabinet, 67% des consommateurs se disaient intéressés par l’intégration de plusieurs expériences numériques au sein d’une seule et même super-appli.
En entreprise
Si elles sont surtout populaires auprès des consommateurs, ces super-applis commencent à s’imposer dans le monde professionnel, toujours selon Gartner. Ainsi, dans le monde des fintechs ou de la banque, les entreprises commencent à s’intéresser à cette technologie pour améliorer l’expérience mobile et répondre aux besoins des utilisateurs. De même, les organisations voient dans cette technologie une manière d’améliorer l’expérience utilisateur de leurs clients, de leurs employés et de leurs partenaires commerciaux.
Au niveau des collaborateurs par exemple, une super-appli permettrait de créer des environnements de travail cohérents plutôt que d’obliger les employés à accéder à de multiples applis disparates.
Gartner recommande en l’occurrence d’analyser en détail les applications déployées dans l’organisation et de réfléchir à la manière de les consolider, surtout en s’intéressant aux fonctionnalités les plus recherchées, ce qui accélérera l’adoption de telles super-applis dans le cadre d’un écosystème plus cohérent et d’une plateforme commune.
En Occident
Si WeChat ou Alipay comptent chacun plus d’un milliard d’utilisateurs, les raisons sont multiples : une expérience mobile très développée, une population qui n’utilise que peu les banques, un marché très homogène et un support gouvernemental très important. Mais qu’en est-il en Occident ?
Les freins à l’adoption de super-applis sont multiples. Et tout d’abord culturelles puisqu’il n’est pas question chez nous de monopole pour les services. En outre, les super-applis se heurtent à la conformité au RGPD (règlement général sur la protection des données), sachant que la collecte et l’agrégation de données peuvent poser des problèmes, notamment en termes de respect de la vie privée. Enfin, il n’existe pour l’instant que peu de partenariats entre les géants du web, style Facebook, PayPal ou Uber, et les développeurs d’applis. Or la collaboration est essentielle au succès de super-applis. Enfin, le marché du smartphone n’est pas aussi développé en Occident (Europe et États-Unis) que dans le monde asiatique, tandis que les smartphones utilisés chez nous sont moins performants en matière de stockage, rendant plus difficile l’installation de super-applis sur de tels appareils.
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